Communiqué de presse de Gérard Giron, Président du Comité d’Amis Emmaüs 43

Le 17 juillet dernier, nos trois organisations, Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre ont rendu publics des témoignages de plusieurs femmes faisant état de comportements qui peuvent être qualifiés d’agression ou de harcèlement sexuel commis par l’abbé Pierre entre la fin des années 1970 et 2005. Ces faits qui concernaient des salariées, des volontaires et des bénévoles investis dans le mouvement ou des proches de l’entourage personnel de l’Abbé, ont suscité une immense indignation au sein de nos organisations.

À la suite de ces révélations, le mouvement Emmaüs a mis en place un dispositif d’écoute géré par le groupe EGAE. Ce dispositif a reçu de nombreux témoignages concernant des agissements de l’abbé Pierre.

Dans la continuité de la démarche de transparence que le Mouvement a souhaitée depuis le début par respect pour les victimes, une synthèse de nouveaux témoignages, reçus par le groupe EGAE, vient d’être rendue publique. La violence et l’extrême gravité de ces nouveaux agissements ont suscité un nouveau choc au sein de nos organisations.

L’ensemble du Comité d’Amis Emmaüs 43 (sites du Puy en Velay, Saugues, Sainte-Sigolène, Pradelles ainsi qu’Emmaüs Environnement), en parfait accord avec les dirigeants nationaux et internationaux du mouvement, réaffirment aujourd’hui leur soutien total aux victimes dont ils saluent le courage et la confiance.

Le Comité d’Amis adhère aux décisions prises, dès à présent, ainsi qu’à celles qui seront mises en œuvre dans les prochains jours par les responsables du mouvement :

  • changement de dénomination de la fondation « Abbé Pierre » ;
  • prochain retrait de la mention « fondateur Abbé Pierre » du logo d’Emmaüs ;
  • fermeture d’ESTEVILLE, lieu de mémoire dédié à l’Abbé Pierre ;
  • mise en place d’une commission d’experts disponible pour tout éventuel besoin d’accompagnement.

 

Notre Mouvement a conscience de ce qu’il doit à l’abbé Pierre. Il a inspiré nos organisations et les a incarnées durant de nombreuses années. Il a porté une voix et un élan, qui a entraîné des vagues de solidarité. L’importance de son action constitue un fait historique qui ne peut être remis en question.

Désormais, devant une telle situation, nous reconnaissons ces décisions impératives ; nous devons agir dans le respect des victimes qui ont pris la parole, mais aussi pour les bénévoles, les salariés,  les soutiens et les donateurs, dont l’action au quotidien, si précieuse et nécessaire, serait entachée d’un malaise profond si rien ne changeait.

En Haute-Loire comme ailleurs, l’investissement conjoint des bénévoles et salariés dans la lutte contre la pauvreté, le mal logement, l’exclusion ou l’indifférence, demeure reconnu, apprécié et plus que jamais indispensable. Tous souhaitent que le Comité d’Amis pérennise cette lutte, grâce à la confiance manifestée et au soutien accordé, afin de continuer plus que jamais à “Servir premier le plus souffrant”.